Étudiant : des frais de santé moins chers

Chaque année, c'est le même casse-tête: choisir entre économiser en évitant d'aller chez le médecin, ou souscrire une bonne mutuelle étudiant qui peut rembourser autre chose que l'aspirine... Des têtes pensantes se sont penchées sur la question: au lieu de chercher à tirer les prix sur la mutuelle santé, toujours trop chère pour un étudiant, pourquoi ne pas réduire le prix des dépenses de santé pour les étudiants? C'est chose faite: espérons que l'idée va faire des émules. Tous les détails sur le comparateur DevisMutuelle...

1/3 des étudiants ne se soigne plus

C'est de ce constat qu'est partie l'idée. Sur les 32 000 étudiants de l'université Paris-Est Créteil, 20 % sont issus de catégories sociales défavorisées. Alors entre nourriture, logement, frais de scolarité, etc. acheter des médicaments ou faire soigner une carie relève de l'utopie. Même s'il existe des dentistes low-cost, il n'y en a pas partout... Résultat, quand bien même ces étudiants auraient souscrit à une mutuelle étudiant au moment de leur inscription à la Sécu étudiante obligatoire, ils évitent de se faire soigner. Car souvent, ce genre de mutuelle ne rembourse que les frais médicaux de base, et au minimum du TC de la Sécu.

Mutuelles, médecins, collectivités et faculté : tous sont d'accord

Pour répondre à ce problème, le président de la faculté Paris-Est Créteil élabore un partenariat avec les collectivités, le Conseil de l'ordre, les compagnies de mutuelle étudiant et de complémentaire santé. Objectif : proposer des tarifs "spécial étudiant" pour les soins en santé. Et il s'agit d'une aide conséquente : les tarifs seraient de 2 à 4 fois moins chers. Exemple avec une consultation de généraliste qui serait payée 6,90 € au lieu de 23 €. On ne sait pas encore les réductions possibles côté médicaments ou spécialistes.

Une question de convention mutuelle entre les acteurs

Pour que le projet aboutisse, encore faut-il que les partenaires soient d'accord:
  • côté mutuelle, la MGEN propose que les étudiants soient soignés par le centre Vaugirard, dont les spécialistes appliquent des tarifs moins chers,
  • côté Assurance Maladie, il faut que la Sécurité Sociale accepte de signer une convention,
  • côté praticiens et Conseil de l'Ordre: c'est là que ça se complique. Pour la plupart, il est juste question d'accepter d'être payé plus tard, ou d'être remboursé de la différence directement par la Sécu. Peu de praticiens acceptent de baisser réellement leurs tarifs.
Mais même si ce projet apporte une aide aux étudiants non négligeable, les dépenses réelles sont là: c'est la collectivité qui absorbe la différence entre les prix moins chers payés par les étudiants, et les prix réels pratiqués, qui seront payés plein pot d'une façon ou d'une autre.

Les aides mutuelle étudiants pour l'accès aux soins

Ce projet n'est pas une première. D'autres aides existent pour faciliter l'accès aux soins des étudiants. En particulier, certaines régions ou département proposent une sorte de "bourse étudiant" pour leur permettre de financer une partie de leur cotisation de mutuelle. Par exemple le fameux Pass mutuelle étudiant en Midi-Pyrénées. En revanche, le projet de Paris-Créteil met en lumière l'obstacle majeur de l'accès aux soins : les tarifs des professionnels de santé, des soins médicaux, et des médicaments. Un obstacle qui compromet l'accès aux soins de tous, et pas seulement des étudiants...