Les réseaux d’opticiens : la panacée contre les lunettes trop chères ?

Mal remboursées par la Sécurité sociale, très peu prises en charge par les contrats de base des mutuelles, les lunettes - et leur coût - restent un vrai problème de santé en France. Pour y parer, des complémentaires santé ont décidé de créer leur propre réseau d’opticiens proposant des tarifs particulièrement avantageux.  

Pourquoi des réseaux d’opticiens ?

Le remboursement de l’optique en France présente un état des lieux peu glorieux. Malgré la prise en charge des complémentaires santé, les assurés se retrouvent à payer en moyenne 124 euros pour des verres unifocaux et 248 euros pour des verres progressifs. Et lorsque les problèmes de vue se multiplient au sein d’une même famille, le coût global des différentes corrections peut peser lourd dans le budget du foyer.

Aussi, à moins d’augmenter le niveau de prestations de son contrat de mutuelle lorsqu’on en a la possibilité, et par ricochet également son prix, les solutions pour bien se faire rembourser des montures de lunettes sont minces. Face à ce bilan alarmant, certaines mutuelles optiques ont fait appel à des plateformes de santé afin de créer leur propre réseau d’opticiens professionnels agréés. Ainsi, Optistya-Mgen du groupe Istya, Carte Blanche, Santéclair, Itélis, Sévéane, ou encore Kalivia se sont associées à des complémentaires santé afin d’offrir à leurs adhérents des tarifs préférentiels.

En établissant des partenariats avec des opticiens rigoureusement sélectionnés comme Optical Center, Krys, Afflelou, Optic 2000 ou Générale Optique, elles peuvent proposer aux mutuelles des prix avançant jusqu’à 40 % de réduction sur les verres et 20 % pour les montures et les lentilles de contact. Soit des coûts beaucoup plus faciles à appréhender pour l’assuré. Outre leurs prix attractifs, les opticiens partenaires doivent également s’engager à fournir des prestations annexes de qualité comme l’entretien et la réparation gratuite des lunettes ou le remplacement en cas de casse.

Les réseaux d’opticiens pour y voir plus clair !

Les mutuelles d’optiques ont ainsi mis en place deux types de plateforme de santé : l’une dite « ouverte » et l’autre « fermée ». Les réseaux d’opticiens fermés présentent un nombre réduit de professionnels, ce qui leur permet d’afficher des tarifs bien plus avantageux mais exclusivement dans les enseignes partenaires. Un avantage de prix pour un inconvénient géographique : le consommateur doit nécessairement se rendre dans l’un des établissements membres (dont la liste lui est fournie au préalable).

Autre désavantage : la loi « Le Roux » du 27 janvier 2014 autorise désormais les mutuelles à pratiquer des remboursements différenciés à l’instar des assurances et des institutions de prévoyance. A savoir, si l’adhérent choisit ses lunettes ou ses lentilles correctrices chez un opticien non-membre du réseau partenaire, alors sa complémentaire santé est en droit de moins bien le rembourser. Itelis, Santéclair, Sévéane sont quelques exemples de réseaux fermés.

Les réseaux ouverts, quant à eux, accueillent tous les opticiens acceptant de ne pas dépasser un certain plafond de prix et de s’engager sur un nombre de bonnes pratiques. Les enseignes volontaires doivent faire la demande auprès des plateformes de santé pour devenir partenaire. Carte blanche, leader du marché, Kalivia ou Optistya sont des réseaux d’opticiens ouverts.

Présidentielle 2017 : les réseaux d’opticiens menacés ?

A quelques semaines des élections, les candidats à la présidence française ont dévoilé leur programme concernant la santé. Sans surprise, l’optique est un enjeu majeur de chacune des campagnes tant le remboursement des différentes corrections est toujours un problème de taille dans l’Hexagone.

François Fillon a pour objectif une prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale des lunettes pour enfants afin de modérer les cotisations des mutuelles pour les assurés. Une volonté reprise par Emmanuel Macron qui souhaite également rembourser lunettes, appareils auditifs et prothèses dentaires. Un objectif aussi corroboré par Benoît Hamon qui prône un « droit à la santé universelle » quand Marine Le Pen désire « une Sécurité sociale pour tous les Français » selon les termes d’un article de Libération du 10 mars 2017 intitulé « 100% des Français dans la salle d'attente des candidats ! ».

Des promesses de campagne destinées à précipiter la fin des réseaux d’opticiens ? Si la prise en charge des lunettes pour enfants sera de l’ordre de 100 %, celles pour adultes auront encore besoin de l’intervention des mutuelles pour compléter le remboursement de la Sécurité sociale. En outre, les réformes ont pour réputation de requérir quelque temps pour être votées et quatre des six candidats interrogés par Carte Blanche Partenaires se sont prononcés en faveur des réseaux de soins ouverts. Les réseaux d’opticiens ont donc encore quelques beaux jours devant eux.

Votre enfant, votre concubin ou votre femme a besoin de lunettes ? Optez pour une plateforme de santé ayant son propre réseau d’opticiens : votre budget santé sera ainsi allégé !