La maladie de Lyme : quels traitements pour quels remboursements ?
Encore méconnue en France, la maladie de Lyme est pourtant une affection qui touchait en 2015 plus de 33 000 malades. Le manque de connaissances des médecins les empêche souvent de donner un diagnostic à un stade précoce, obligeant les patients à se soumettre à une batterie de tests onéreux. Vers quels traitements se diriger pour lutter contre la maladie de Lyme ? Comment fonctionnent les remboursements de ces soins ?
Tour d’horizon.
La maladie de Lyme : qu’est-ce que c’est ?
Si Guy Mathieu, coordinateur régional de l’association Lyme sans frontières, ne sort jamais sans son tire-tique lorsqu’il se promène en pleine nature, c’est qu’il sait combien la maladie peut gâcher la vie des malades qui en souffrent.
Fortement méconnue en France, cette affection transmise par les tiques infectées par la bactérie Borrelia se développe doucement dans l’organisme jusqu’à déclencher - des années après la piqûre parfois - des symptômes hétéroclites, mais tous liés au système nerveux central, allant de l’arthrite aux troubles oculaires, en passant par des difficultés respiratoires. Pourtant, prise à ses prémices, la maladie peut être guérie à l’aide d’un simple antibiotique. Encore faut-il que les médecins soient dans la capacité de détecter les premiers signes de l’affection. Et c’est là où le bât blesse : trop peu de praticiens savent reconnaître la borréliose de Lyme qu’ils attribuent généralement à de nombreuses autres infections quand finalement, après des batteries de tests médicaux peu concluants, ils ne disent pas à des patients désemparés que « tout est dans leur tête ».
Un espoir, néanmoins, est né il y a quelques jours avec l’annonce par la société Valneva du recrutement de près de 200 patients pour étudier la mise en place d’un vaccin. Mais Franck Grimaud, le PDG, ne prévoit pas un lancement sur le marché avant la fin de 2021. L’arrivée d’un nouveau test urinaire très prometteur pour le diagnostic de la Borréliose de Lyme et de plusieurs co-infections représente également une réelle espérance pour les malades.
Quel traitement pour quelle phase de la maladie de Lyme ?
Le site maladie-lyme-traitements.com découpe l’affection en trois phases :
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- Une phase initiale qui intervient entre quelques heures et dix jours après la piqûre de tique infectée, avec des symptômes qui peuvent s’apparenter à ceux d’une grippe: à savoir une légère fièvre, une raideur de la nuque, un gonflement au niveau des ganglions et des maux de tête. Dans 50% des cas, une rougeur au niveau de la piqûre peut également apparaître. Le traitement lors de l'apparition de la maladie consiste alors à prendre des antibiotiques de type doxycycline ou lymécycline.
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- Une phase secondaire avec une accentuation des symptômes et des douleurs disséminées dans tout l’organisme qui provoque ce que l’on appelle une arthrite de Lyme. La maladie s’attaquant au système nerveux central, peuvent également apparaître des névralgies, des paralysies faciales, des méningites et parfois un dérèglement au niveau de l’appareil auditif. Enfin, l’érythème qui a pu, chez certaines personnes, apparaître lors des premiers jours, refait surface se caractérisant par des lésions multiples de la peau pouvant durer plusieurs semaines. Des antibiotiques toujours de type minocycline, azithromycine et hydroxychoroquine sont alors prescrits.
- Une phase tertiaire qui peut se manifester des mois voire des années après la piqûre de tique infestée par la Borrelia. Si les symptômes restent les mêmes, les douleurs sont plus intenses et plus nombreuses parce qu’éparpillées dans tout le corps. Ainsi, les manifestations articulaires peuvent toucher les genoux, les coudes, les hanches et même les poignets. Quant aux symptômes nerveux, ils se caractérisent par un état dépressif, des difficultés à se concentrer voire une agressivité inhabituelle. On peut également observer des troubles cardiaques importants. Les remèdes sont aujourd'hui identiques à la phase secondaire et sont accompagnés de complexes vitaminés (vitamines D, B12, C …) pour renforcer les défenses immunitaires.
Comment bien se faire rembourser les traitements de la maladie de Lyme ?
Si l’Institut Pour la Protection de la Santé Naturelle (IPSN) tire depuis longtemps la sonnette d’alarme concernant le manque de traitements contre la Borréliose de Lyme, le gouvernement n'a cessé de repousser les réunions destinées à mettre en place un protocole de soins. Quant au test sérologique diagnostic dit « Elisa », il est encore jugé trop peu fiable.
Restent les antibiotiques qui se présentent comme le remède efficace lorsque l’affection est prise à ses débuts. Seul problème : l’Assurance Maladie ne permet pas aux médecins de les prescrire au-delà de trois semaines, quand souvent les malades ont besoin d’un traitement plus long. Une règle déplorée par France Lyme qui voit des praticiens obligés d’enfreindre les règles pour bien soigner leurs patients.
Que faire ? Faute d’une décision concrète du gouvernement, les malades se tournent pour le moment vers des traitements alternatifs naturels : médecines douces pour soulager les douleurs, huiles essentielles et compléments alimentaires. Des traitements non remboursés que certaines mutuelles familiales peuvent néanmoins prendre en charge. Aussi, procéder à une comparaison de nombreuses complémentaires santé peut venir en aide aux besoins des malades.
A noter enfin que durant l’été, un deuxième comité de pilotage a été mis en place par le gouvernement afin de convenir d’un protocole de soins contre la Borréliose de Lyme, avec notamment la participation de l'association Lyme sans Frontières. Un nouvel espoir pour les malades …