Adhérents aux mutuelles: comportement qui change

Statistiques mutuelles
En cette fin d'année 2008, il nous semble intéressant de faire le point sur l'évolution du comportement des consommateurs de mutuelles et autres complémentaires santé. En effet, depuis les nombreuses réformes opérées ces dernières années et en tant que professionnel de l'assurance santé, nous ressentons un véritable changement dans le mode de réflexion de nos clients.

Des besoins en mutuelle qui évoluent

Entre nos partenaires de grandes marques dont la légitimité n'est plus à prouver comme Swiss Life, Maaf santé et de marques moins connues mais dont les offres sont plus spécifiques comme la mutuelle Callys SANTE, Kelassur.com a le recul nécessaire pour dresser un bilan sur l'évolution des besoins de ses clients.

Voici ce que notre observatoire du marché de la santé - notre outil de veille statistiques - nous révèle en cette fin d'année 2008 (graphique ci-dessus).

Depuis 3 ans, les consommateurs se retournent de plus en plus vers les offres présentant un niveau de mutuelle dit " Moyenne " (+ 37 % de demandes entre 2007 et 2008) mais les mutuelles "low-cost" suscitent un engouement particulier : les souscriptions de niveau économique ont augmenté de 60 % entre 2007 et 2008...au détriment des niveaux de garantie élevés mais également des offres dites " classiques ". Ce qui révèle d'un véritable changement dans le comportement des assurés.

Statistiques mutuelles en 2007
Statistiques mutuelles en 2008

Nous constatons que les internautes souscrivant à une mutuelle de niveau " Moyen " privilégient l'hospitalisation alors que ces mêmes internautes choisissaient une offre de niveau " classique " en 2007.
De même, ceux qui s'orientent vers une mutuelle low cost mettent l'accent sur le risque " optique " en 2008 alors que l'année précédente, ils souscrivaient une offre " classique " pour satisfaire ce même besoin.

Choix d'une mutuelle plus réfléchi

Ainsi ces résultats confirment bien la tendance actuelle chez les consommateurs d'assurance santé : les internautes cherchent à être couverts davantage sur les risques qui les touchent directement. Ils ne se contentent pas d'aller au plus simple en prenant par défaut une mutuelle " classique " qui les couvrirait à part égale sur tous les risques. Ils recherchent le meilleur rapport qualité/prix pour leur mutuelle, quitte à privilégier un risque au détriment des autres dont ils n'ont pas vraiment l'utilité.

Bref, ils ne prêtent plus d'attention au contenu des garanties proposées et n'acceptent plus n'importe quelle complémentaire santé sous prétexte qu'elle les couvre largement sur tous les risques (niveau de garantie élevé et maxi) ou insuffisamment sur certains risques (niveau de garantie classique). Ils choisissent de plus en plus le niveau de garantie minimum pour les risques qui les concernent le moins et le plus adapté (et non pas le maximum) pour les risques les touchant de plus près. Un comportement que nous pourrions a priori qualifier de " plus responsable " ?

Le contexte actuel dans le domaine de la SANTE responsable ?

Le comportement des assurés a changé depuis que les frais de santé entrent dans le budget familial.
A l'époque où la Sécurité Sociale était encore " généreuse " - " l'avant " déremboursements et franchises médicales, ils se préoccupaient moins de leurs dépenses de santé et encore moins des prestations réellement offertes par leur mutuelle.

Face au rééquilibrage des remboursements entre la Sécu et les mutuelles, on observe clairement un engouement vers les formules plus économiques. Les assurés seraient-ils tout d'un coup plus clairvoyants et objectifs sur leur état de santé réel ?

Pas réellement ou tout du moins indirectement... car si les déremboursements de la Sécu entrainent une hausse des demandes auprès des complémentaires de santé, l'effet " boule de neige " est évident : le montant des cotisations augmentent. De ce fait, les consommateurs font de plus en plus attention. Et davantage en 2008 face à la perte de pouvoir d'achat des ménages.
Et la mise en place de la taxation des complémentaires santé d'ici janvier 2009 risque d'accroitre le phénomène.