Hypertension : les nouveaux outils contre l’inobservance

Hypertension

25 % de la population mondiale est aujourd’hui touchée par l’hypertension artérielle (HTA). Souvent banalisée, la HTA est pourtant loin d’être anodine, a fortiori quand le traitement est mal pris, voire simplement oublié. Des nouveaux outils ont ainsi ét&eacuthttps://www.devismutuelle.com/wp-admin/edit.phpe; mis en place pour lutter contre cette inobservance médicamenteuse qui peut parfois s’avérer fatale.

L’hypertension artérielle en chiffres

L’hypertension artérielle correspond à une hyperpression du sang sur les parois des artères. Considérée comme l’affection cardio-vasculaire la plus courante, elle peut entraîner infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, anévrisme, insuffisance cardiaque et rénale ou encore une démence. Aujourd’hui, la forme la plus rencontrée de la maladie dite « essentielle » touche près de 25 % de la population mondiale. Entre 11 et 12 millions d’hypertendus prennent des médicaments tous les jours. Son incidence augmentant avec l’âge, près de 40 % des personnes de 65 ans souffrent de HTA, un chiffre qui atteint 90 % chez les sujets de 85 ans et plus. Pour autant, ces données – plutôt impressionnantes – restent en dessous de la réalité.

Les symptômes étant le plus souvent silencieux, de nombreux hypertendus s’ignorent. Une étude de l’Etude Nationale Nutrition Santé a, en effet, révélé que seule la moitié des adultes présentant une pression artérielle élevée était au courant de leur état. Et parmi les patients traités, seulement 25 % présentaient des signes clairs d’une tension rigoureusement contrôlée. Des paramètres qui ont placé l’hypertension artérielle en seconde position, après le tabagisme et juste avant l’alcoolisme, dans la liste des facteurs contribuant à diminuer le nombre d’années de vie en bonne santé. Un état des lieux peu encourageant, lesté aujourd’hui par une inobservance médicamenteuse : un traitement mal, voire pas du tout pris.

L’inobservance, un facteur aggravant de l’HTA

La première année suivant le diagnostic, les symptômes de l’hypertension artérielle sont plutôt discrets. Aussi, se croyant à l’abri, 35 % des hypertendus arrêtent simplement de prendre leur traitement. Un phénomène qui a incité la Société Française d’Hypertension Artérielle (SFHTA) à mettre en place une consultation d’annonce, comme pour le diabète ou le cancer.

Le but ? Que le malade ait une prise de conscience individuelle, qu’il devienne « le principal acteur de sa maladie, de sa prise en charge » a déclaré le Dr Bernard Vaïsse, président du Comité Français de Lutte contre l’Hypertension Artérielle (Comité HTA) et cardiologue à l’hôpital de la Timone à Marseille. Une responsabilité incombant également aux hypertendus de plus longue date qui éprouvent une certaine difficulté, voire une lassitude, face à la prise de médicaments lourde liée à certaines pathologies associées à la HTA comme le cholestérol ou le diabète. « Plus le nombre de comprimés augmente, moins ils sont pris » affirme le Dr Vaïsse dans un « Appel pour l’observance dans l’HTA  » avant de continuer : « Pour pallier ce problème, le patient doit en discuter avec son médecin, car des solutions existent telles que la prescription d’associations fixes qui permet en un comprimé de donner deux à trois principes actifs ».

Suivre efficacement son traitement contre l’hypertension artérielle

Aussi, pour accompagner l’hypertendu dans son traitement et favoriser sa responsabilité individuelle, le Comité HTA a mis en place des outils d’automesure. EvalObs est, par exemple, une application destinée à évaluer le niveau d’observance médicamenteuse des malades. En utilisant la technique simple de l’échelle visuelle analogique, le patient déplace un curseur suivant une gradation allant de « je n’ai pris aucun comprimé » à « j’ai pris tous les comprimés » suite à la question : « comment avez-vous pris votre traitement de l’hypertension artérielle pendant le dernier mois ? ». La position du curseur va ainsi permettre au patient d’auto-diagnostiquer sa plus ou moins bonne observance du traitement lié à son hypertension artérielle – en deçà de 80 %, l’inobservance est avérée. L’application EvalObs sera très bientôt proposée en téléchargement gratuit sur Android et Iphone.

FLAHS-Observance, quant à lui, est un calculateur du risque d’inobservance destiné aux médecins et aux professionnels de santé. En renseignant des critères relatifs aux caractéristiques personnelles et à l’état de santé du patient, ils peuvent désormais lui attribuer un des trois niveaux de risque d’inobservance : faible, fort ou intermédiaire. Cet outil pratique et précis est utilisable gratuitement en ligne sur le site du Comité Français de Lutte contre l’Hypertension Artérielle.

Deux alternatives particulièrement intéressantes pour les hypertendus qui bénéficient d’une prise en charge minime par la Sécurité Sociale, notamment pour les tensiomètres. Aussi, à moins de se tourner vers des mutuelles de santé proposant des remboursements spécifiques, l’utilisation de ces deux outils permet un suivi et donc une régularisation de la pression artérielle sans besoin d’appareil complémentaire.

Si l’hypertension artérielle est une fatalité, la manière dont l’affection est soignée est en réalité un choix. Et vous, que pensez-vous de ces nouveaux outils contre l’inobservance médicamenteuse ?