Meilleurs médecins pour meilleure assurance santé

Meilleure mutuelle santé : notation médecin
Et voilà, on y vient: l'État engage –enfin- les médecins (généralistes et spécialistes) pour une meilleure assurance santé. Le dispositif s'ajoute au parcours de soin, au déremboursement de certains médicaments et à la mise en place des génériques. C'est à la fois une question de santé publique, et une question de santé financière. Le comparateur de Mutuelle fait le point...

Juguler l'hémorragie des dépenses de santé est de première importance. Car elles peuvent mettre notre système d'assurance maladie en faillite.
Et elles entraînent les hausses de tarif des mutuelles. En effet, les assurances complémentaires santé doivent se substituer de plus en plus à la Sécurité Sociale pour le remboursement des soins.

Valoriser la performance des médecins

Désormais, on responsabilise aussi les médecins, plus seulement les patients. Voici les principaux points de la nouvelle convention médicale adoptée cette nuit du 20 juillet 2011, entre les syndicats de médecins libéraux, les assurances complémentaires santé et la Sécurité Sociale (branche Assurance maladie).

Prime à la performance pour les généralistes

La performance est évaluée sur la réalisation de 26 objectifs. En tête: prescription de médicaments génériques, dépistage des cancers, suivi des vaccins saisonnier... Si les objectifs sont remplis, le médecin peut toucher jusqu'à 9 100 euros de bonus par an.

Notons au passage que si on récompense les bons élèves, on ne sanctionne pas les mauvais. Seuls les usagers sont punis: l'accès aux soins se réduit comme peau de chagrin, et oblige à souscrire des mutuelles complémentaires de plus en plus chères, dont ils n'ont pas toujours les moyens. Exemple avec les mutuelles étudiants.

Dépassements d'honoraires encadrés

Création d'un nouveau secteur tarifaire dit "optionnel" réservé aux spécialistes. Plafonnement des dépassements d'honoraires qui ne devront pas dépasser plus de 50% du tarif "normal". Contrepartie pour le médecin spécialiste: une partie de ses propres cotisations sociales sera prise en charge par l'État.

Reste à savoir quel est le tarif normal de référence applicable, et comment les mutuelles vont prendre en charge les honoraires de ce nouveau secteur optionnel. Si elles les remboursent, feront-elles le complément à hauteur du tarif réel de dépassement d'honoraire? Avec quelles répercussions sur le tarif de cotisation des assurances et mutuelle complémentaire santé?
À suivre, et à comparer: rendez-vous en Octobre, car les tarifs seront sans doute recalculés, et ce sera la bonne période pour résilier votre contrat actuel pour une mutuelle moins chère, en respectant le préavis des mutuelles.

Incitations "désert médicaux"

Aides à l'investissement et à l'activité pour favoriser l'installation de nouveaux docteurs dans les secteurs où il y a pénurie de médecins: les fameux déserts médicaux.

Les patients seuls responsables du déficit?

Jusqu'à ce jour, tout l'arsenal des dispositifs déployés pour réduire les dépenses de santé n'a visé que le patient. Déremboursement, parcours de soin, franchise de 1 euro, dossier médical etc. On a toujours cherché à rendre le bénéficiaire du soin responsable de ses dépenses... et du déficit de la Sécurité Sociale.
En oubliant que sans ordonnance de médecin, aucune dépense de santé n'est remboursée, ni par l'Assurance Maladie, ni par la mutuelle (*)!

(*) votre mutuelle ne rembourse que le complément des frais pris en charge par l'Assurance Maladie, sauf disposition particulières du contrat. Comparez les conditions des mutuelles santé en détail.

Les professionnels de santé acteurs du déficit de l'Assurance Maladie

Ça fait longtemps que le gouvernement évoque le problème, sans jamais y toucher: les professionnels de santé participent largement à creuser le déficit de l'Assurance Maladie, au travers de certaines pratiques abusives.

Sur-médication, multiplication d'examens déjà demandés, arrêts de travail complaisants etc. Pratiques auxquelles s'ajoutent les dépassements d'honoraires devenus trop fréquents, et très coûteux: des dépassements de 100 à 300 euros sont "monnaie" courante chez les chirurgiens, anesthésistes et autres spécialistes ou professions para-médicales. Certains vont même jusqu'à 500 euros et plus!
Sans parler d'actes surfacturés: 5 séances de 10 minutes facturées 500 euros par un kinésithérapeute dans un séjour dans une clinique, pour de vagues massages censés prévenir les escarres: 10 euros la minute, là où beaucoup de salariés gagnent péniblement 10 euros de l'heure. Faites le calcul! Et c'est la mutuelle et l'Assurance Maladie qui paient.

Espérons que cette nouvelle convention soit le début d'une meilleure responsabilisation des vrais responsables du déficit: ceux qui signent des ordonnances ou des arrêts maladies abusifs, demandent des examens redondants, ou sur-facturent leurs prestations. En favorisant les professionnels qui sont déjà dans une démarche éthique et responsable de leur métier.