Une plainte contre la pilule de 3ème génération

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La pilule de 3ème génération est-elle dangereuse? C'est en tout cas l'avis d'une jeune française, victime d'un AVC (Accident Vasculaire Cérébral) qui serait lié à la prise de cette fameuse pilule. DevisMutuelle, votre comparateur de mutuelles, fait un point.

Manquement au principe de précaution: voici ce qui est reproché au laboratoire Bayer ainsi qu'à l'Agence national de sécurité du médicament (ANSM), suite à la mise sur le marché de Méliane, une pilule de 3ème génération. Le comparateur d'assurances santé DevisMutuelle vous informe.

Marion, une victime de la pilule de 3ème génération?

En juin 2006, après 3 mois de prise de la pilule Méliane, Marion Larat, 25 ans aujourd'hui, est victime d'un AVC qui la plonge dans le coma. À son réveil, elle est handicapée à 65%. Et ses troubles sont irréversibles: troubles de l'élocution, trous de mémoires, crampes et grande fatigue sont désormais son quotidien.

À l'origine, Marion souffrait d'une anomalie génétique qui n'a été décelée qu'en 2010. Celle-ci a tendance à augmenter la coagulation du sang, et accroît donc les risques de phlébite et d'embolie pulmonaire. Des risques déjà connus dans le cadre de la prise de certaines contraceptions... ces deux éléments, alliés, auraient déclenché un AVC chez la jeune fille.

Des risques pourtant connus?

La pilule (ou plutôt ses œstrogènes) impacte l'équilibre hormonal de la femme et peut modifier la composition de son sang. Il coagule plus facilement, ce qui peut engendrer la formation de petits caillots, à l'origine de phlébites voir d'AVC. La pilule n'est d'ailleurs pas recommandées aux fumeuses, dont le sang a tendance à coaguler plus facilement.

En théorie, la pilule de 3ème génération n'est prescrite qu'aux femmes qui supportent mal leur mode de contraception, mais elle représente tout de même 50% des ventes.

Le plus fou, c'est que ces risques sont connus depuis 1995, mais ne sont que très rarement exposés aux femmes... Une première étude, reconfirmée de multiples fois depuis, faisait déjà état à l'époque d'un risque deux fois plus élevé de phlébite et d'embolie pulmonaire qu'avec les autres pilules. Mais pour le ministère de la Santé, celà ne concernerait qu'entre 3 et 4 femmes sur 10 000. Une raison pour passer un tel risque sous silence?

De nombreuses plaintes chez nos voisins

Marion est loin d'être un cas à part. Si elle est la première en France, de nombreuses plaintes ont été déposées dans d'autres pays, comme au Canada, en Australie, en Suisse, en Allemagne, et aux État-Unis (où on recense pas moins de 13 500 plaintes).

Pourquoi dérembourser, mais pas interdire?

Le déremboursement des pilules de 3ème génération ne sera effectif qu'à partir du 30 septembre 2013. Pour l'ANSM et la Hautes autorité de santé, son "service médical rendu" n'est pas aussi performant que prévu... Il est passé d' "important" à "insuffisant". Les pilules de 4ème génération, qui n'ont jamais été remboursées, n'ont quant à elles jamais été soumise à ce type de test.

On dérembourse, mais on laisse sur le marché. Si la pilule de 3ème génération est loin d'être le seul médicament à risque, ne doit-on pas s'assurer qu'elle ne représente pas un danger disproportionné par rapport au service apporté? Et s'il est bien beau de se pencher sur cette fameuse pilule de 3ème génération, ce n'est pas pour autant qu'il faut passer à côté de la potentielle dangerosité des autres pilules, comme celle de 4ème génération.

Une meilleure information de la part des médecins (généralistes et gynécologues), voir même des pharmaciens, serait certainement la bienvenue auprès de ces dames. Avec une meilleure information, et plus de précautions, Marion aurait pu échapper à un tel accident. Alors d'autres femmes pourraient être aussi sauvées, si le problème est pris au sérieux.