Homosexuels et don du sang

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Alors qu'on pense à ouvrir le mariage aux homosexuels, voir à la procréation médicalement assistée, une autre question semble ne jamais avancer: celle du don du sang des homosexuels, interdit. Notre ministre de la santé vient de le reconfirmer, l'interdiction reste bien en place. Chez DevisMutuelle, votre comparateur de mutuelles, on s'est demandé pourquoi il subsiste un tel clivage.

DevisMutuelle, votre comparateur de mutuelle, s'est penché sur la question du don du sang chez les homosexuels. Pourquoi cette pratique n'est-elle pas mutuelle à toutes les populations?

Une interdiction qui date de 1983

Depuis 1983, les hommes homosexuels sont exclus à vie du don du sang, tout comme les drogués, même s'ils ont assuré une cure de désintoxication. Ce qui fait peur, ce n'est pas leur penchant sexuel, mais le risque important que le donneur soit contaminé par le VIH.

Chez la population homosexuelle, le taux de présence du SIDA est 200 fois supérieur que chez un homme hétérosexuel. Concrètement, ce qui fait peur, c'est la "fenêtre sérologique": une dizaine de jours pendant lesquels le virus est indécelable, bien que la personne vienne de le contracter.

De quoi éveiller les craintes, certes, mais sont-elles vraiment justifiées?

Une pratique discriminatoire pour certains

Pour les associations pour les droits des homosexuels, leur interdire le don du sang est totalement discriminatoire et injustifié.

Les échantillons de sang recueillit sont en effet toujours vérifiés. Alors pourquoi craindre une contamination? Certes, il reste encore le risque représenté par cette fameuse fenêtre sérologique, mais n'est-elle pas la même pour tous?

Surtout que dans la réalité, un homosexuel pourra donner son sang: il lui suffira de mentir sur son questionnaire. Mais cette pratique n'est pas une solution, le médecin ne pouvant calculer le risque réel que représente le donneur...

Des promesses dans le vent?

Le don du sang des homosexuels, c'est un peu la "patate chaude" des gouvernements. En 2007, Roselyne Bachelot avait promis qu'elle ouvrirait le don du sang aux homos. Pendant la dernière campagne présidentielle, les mots du futur président Hollande semblaient plutôt clairs:

"Oui, je mettrai fin à l'exclusion du don de sang, parce que chaque prélèvement est contrôlé d'abord, et parce qu'il est dévastateur à tous les niveaux d'accréditer une forme de présomption de séropositivité des hommes homosexuels. Il n'y a pas de population à risques" mais des pratiques à risques".

Promesse en l'air? Ça en a en tout cas tout l'air. En juin dernier, c'est Marisol Touraine qui annonçait la levée de cette interdiction. Mais aujourd'hui, son discours n'est plus tout à fait le même:

"Je ne trouve pas normal qu'il y ait un élément de discrimination, pour autant je ne peux lever l'interdiction qui existe que si on me donne une garantie absolue que cela n'apportera pas plus de risques pour les transfusés." Pour conclure: "Aujourd'hui, je ne peux pas lever cette interdiction."

Le mot de DevisMutuelle, votre comparateur de mutuelles

À l'heure du débat sur le mariage pour tous et sur procréation médicalement assistée, pourquoi refuser le don aux hommes homosexuels? Reste à prouver que cette population ne présente pas un risque supplémentaire. Pourquoi un hétérosexuel volage représenterait moins de danger qu'un homosexuel en couple? Il faut s'assurer que les hommes homosexuels ne représentent pas plus de risques, ou, au moins, s'assurer de pouvoir les déceler. Car se priver du sang des homosexuels, c'est se priver du sang de 4% de la population. Outre les problèmes de discrimination, nous avons besoin de ce sang!

Nous avons supprimé l'une des dernières discriminations positives envers la gente féminine, à savoir la mise en place de tarifs d'assurance égalitaires pour les hommes et les femmes. À quand l'égalité sur la question du don du sang des homosexuels? P