Santé: le succès de la réforme suédoise

reforme suedoise
La France patauge et ne parvient pas à trouver la porte de sortie du déficit créé pars l'augmentation exponentielle des dépenses de santé. Coincée entre réforme du comportement des assurés et des professionnels de santé, et augmentation des taxes pour éponger le déficit, elle tourne en rond. Ce quel que soit le Gouvernement en place. Pourtant des solutions existent.

S'inspirer de ce qui marche chez les autres

Depuis quelques années, la Suède s'impose comme l'un des meilleurs modèles de gestion du système de santé. Ils ont abordé le problème des dépenses de santé du point de vue fonctionnel, et non pas comptable. Les améliorations financières ont découlé directement des solutions adoptées. En France, les dépenses de santé représentent 215 milliards d'euros en 2008: soit 11,2 % du PIB de notre pays, contre 9,4 % en Suède.

Réforme fonctionnelle contre réforme budgétaire

Notre modèle basé sur une réforme budgétaire du système de santé est un échec, voyons les choses en face. Le modèle suédois, basé sur une réforme fonctionnelle, paraît être une réussite. Parmi ces réformes, quelques exemples:

  • Des examens auparavant pratiqués par des spécialistes onéreux sont délégués à des personnels qualifiés (échographie de grossesse pratiquée par des infirmières expérimentées)
  • Une plateforme téléphonique de diagnostic et conseils médicaux, ordonnances via internet, pour gérer la 'bobologie' courante: temps réduit pour les consultations, plus de malades trouvent une réponse rapide dans le même temps...
  • Réduction du nombre de certains examens (1 échographie de grossesse contre 3 en France),
  • Concentration du temps de spécialiste: il ne rencontre plus le patient, mais un comité pluridisciplinaire qui suit le patient dans un centre médical d'accueil; en une journée, le spécialiste traite plus de dossiers que de personnes s'il rencontrait les patients. Avec la même efficacité, et une réduction du nombre d'examens, grâce à la mise en place du comité pluridisciplinaire.

Et bien d'autres idées ont été mises en place... Le pilier de la réforme suédoise consiste à réduire les journées d'hospitalisation au strict minimum, en se basant sur la prévention plutôt que l'action a posteriori. Anticiper et prévoir coûte moins cher: c'est un principe connu, même des économistes.

Et ça marche! Alors qu'attendons-nous pour appliquer ces recettes qui ont payées outre mer du nord? Certaines mesures adoptées "là-haut" semblent tout bonnement surréalistes en France, compte tenu de la résistance au changement qui nous caractérise. Surtout s'il s'agit de réformer certains statuts.

La plus impressionnante de ces réformes suédoises (pour nos esprits français) a été de faire des personnels de santé des salariés d'état, y compris médecins généralistes et spécialistes. En supprimant le statut libéral, leur contrainte de rendement financier a été gommée.

Nos médecins libéraux s'inquièteront d'une telle réforme appliquée en France. Ce serait une erreur: un médecin suédois, "fonctionnaire d'état", gagne plus qu'un médecin libéral français, avec moins de stress, une meilleure qualité de travail, et une meilleure productivité.